982 - Extrait de la première constitution de Strasbourg : "Chaque homme qu'ils soit étranger ou du pays sera toujours reçu en paix" Belle devise qui s'envola particulièrement à partir de la première croisade...
1084 - L'évêque Rudiger de Spire offrit un faubourg de sa ville aux juifs en leur accordant le droit de résidence, ce que confirma le roi Henri IV. (Annales Stobe : les juifs en Allemagne) Pour preuve que les activités des juifs représentaient pour les autorités un revenu non négligeable : lorsque soudain un homme se déclara en Syrie (1286) être le vrai Messie, le roi Rodolphe chercha par tous les moyens à les empêcher de partir.
En Alsace, Colmar était le point de rencontre et d'habitation privilégié des juifs, tout un quartier entier leur était réservé sous la protection bienveillantes des autorités. C'est pourquoi lorsque leur synagogue brûla en 1279, elle fut reconstruite avec l'aide des notables de la ville.
1146 - Imitant Saint Bernard un moine du nom de Rodolphe vint prêcher la croisade en Alsace et principalement à Strasbourg. Ayant réussi à enrôler plusieurs milliers d'hommes sous sa bannière, il les persuada que leur mission ne saurait être remplie tant que tous les juifs, ennemis de Jésus-Christ, ne seraient pas exterminés ! Ainsi dans plusieurs grandes villes d'Alsace et dans le reste de l'empire un grand nombre de juifs furent brûlés. (Laguille, Histoire d'Alsace) Il fallut de nombreuses lettres de Saint Bernard et son influence pour arrêter le carnage !
1260 - Entre Wissembourg et Riedseltz un enfant chrétien est découvert mort en pleine nature, immédiatement on accuse les juifs du meurtre sans pouvoir fournir aucune preuve. Une partie des juifs dût quitter la ville, tandis que sept pères de familles juives furent soumis au supplice de la roue et à d'atroces souffrances (chronique de Herzog).
1279 - Rodolphe 1er donna en gage à Henri d'Isny de Bâle, tous les juifs du diocèse de Strasbourg (réf. Wiener-Regesten) contre la somme de 3.000 marcs que l'empereur CONRAD avait pris sous sa protection en les déclarant : serfs de la chambre royale.
1285 - L'empereur allemand Rodolphe ayant mis le siège devant la ville de Colmar, les colmariens expulsèrent les juifs qui durent payer 1500 marcs pour obtenir l'autorisation de traverser le camp qui assiégeait la ville. Le rabbin Meier Rottenburg ayant interdit de payer cette exorbitante rançon, il fut emprisonné dans une cellule d'Ensisheim (Chroniques de Colmar)
1288 - A Colmar, les juifs sont à nouveau tolérés.
1290 - A Mulhouse beaucoup d'habitants avaient empruntés de l'argent aux juifs. Ils profitèrent de l'exemple donné par l'empereur à Colmar pour passer leurs créditeurs à tabac et leurs jeter des pierres. Salman de Neubourg, le plus riche prêteur succomba sous le coup des blessures.
La situation ne devait guère s'améliorer sous le règne d'Adolphe de Nassau qui prit le pouvoir en 1292 jusqu'à ce que le fils de Rodolphe 1er, écarté du pouvoir par les électeurs n'arrive à s'imposer par la force sous le nom d'Albert 1er.
1297 - L'empereur Adolphe de Nassau assiège à nouveau Colmar, où beaucoup de juifs trouveront la mort. Puis ce fut le tour de Rouffach de subir les bombardements de catapultes. Les habitants ruinés par le siège brûlèrent les juifs et s'emparèrent de leurs biens pour se dédommager du long siège. (Wiener)
1308 - Le nouvel empereur Henri VII céda à JEAN évêque de Strasbourg les juifs de Rhinau, Molsheim, Rouffach et de Soultz. Or Jean exploitant la situation, promulgua un AUTODAFÉ par lequel il ordonna de brûler les juifs les plus riches de Soultz et de Rouffach sur le bûcher. (Schoepflin Als. dip. t. II)
1321 - Louis IV de Bavière, élu empereur en 1314, engagea aux seigneurs de Ribeaupierre (Ribeauvillé) les juifs de Ribeauvillé pour 400 marcs argent. (Depping - juifs au M.A.)
1322 - Louis de Bavière céda au chevalier Hugo de Strasbourg, surnommé Schaup 200 marcs à encaisser sur les juifs de Colmar. (Wiener Regesten)
1322 - Nouvelle Constitution appliquée à Strasbourg et dans de nombreuses autres villes alsaciennes :
" ... Aucun juif ne peut ni par acquisition, ni par héritage, avoir une propriété dans Strasbourg ou dans sa banlieue... "
1328 - Comme à Wissembourg en 1260, un autre enfant est trouvé mort près de Mutzig (à 25 km de Strasbourg). Une partie de la communauté juive fut soumise à la torture et ceux qui arrivèrent à s'échapper se réfugièrent à Colmar.
1330 - Extrait de la lettre de Louis de Bavière :
"... Nous, Louis de Bavière prenons sous notre protection spéciale les juifs établis à Strasbourg, ainsi que leur corps et leurs biens. Nous leur accordons toutes les grâces et libertés que d'autres juifs avaient à ce jour, tant dans nos terres qu'ailleurs et demandons qu'ils soient traités de la même manière par nos (autres) villes.
Nous désirons en outre que ces juifs continuent à nous verser leur tribut de 60 marcs et qu'ils considèrent comme lettres mortes toutes les délégations antérieures à notre avènement."
Un an plus tard l'hypocrite et très dépensier Louis de Bavière avait trouvé un moyen de renflouer ses finances :
1331 - "Nous, Louis de Bavière avons emprunté 1500 marcs d'argent à Jean de Rappoldstein, seigneur de Ribeauvillé, en reconnaissance de ses services rendus à l'empire.
Il reçoit en gage par les présentes, les juifs de Colmar, pour que lui ou ses héritiers perçoivent annuellement 60 marcs d'argent avec l'ungelt (= avantages en nature) de la même ville, jusqu'à concurrence de la somme empruntée." (archives du Haut Rhin)
- Dans la même année les comtes Louis et Frédéric d'Oettligen " les chers parents du grand Louis " reçurent 700 marcs à prélever sur les juifs de Strasbourg et une contribution annuelle de 60 marcs en échange du Landgraviat d'Alsace (gestion de région) qu'il leur avait accordé. (Wiener Resgesten)
1333 - "... Nous, Louis de Bavière, faisons savoir que nous vendons au noble Jean de Rappoldstein, les juifs impériaux de la haute et basse Alsace pour 400 marcs (livres thalers). Il possédera les juifs et leurs descendants jusqu'à l'expiration de ce privilège, soit jusqu'à ce que nous ayons remboursé au susdit seigneur et à ses héritiers la dite somme..."
En résumé : les juifs étaient non seulement considérés comme des serfs mais également comme des monnaies de garanties valables sur leurs impôts, leur travail et leurs vies.
1336 - Un noble ruiné qui accusait les juifs d'avoir tué son frère leva une armée de paysans fanatiques et se mit à parcourir la France en affirmant qu'un ange lui était apparu et lui avait demandé d'exterminer tous les juifs !
En Alsace, un ancien aubergiste Jean Zimberlin surnommé ARMLEDER - parce qu'il portait au bras une lanière de cuir, qui devint le signe de reconnaissance de ses partisans, avait entendu parler de ces massacres et comme son modèle, il se proclama prophète et décida de "nettoyer l'Alsace" de cette race impure, malgré que son nom Zimberlin avait une forte consonance d'origine juive !
1337 - A Rouffach et Ensisheim (Haut Rhin) 1 500 juifs furent exterminés sur un champ qui prit le nom de "champ des juifs".
L'évêque de Strasbourg Berthold de Bucheck ferma les yeux sur ces meurtres mais fit main basse sur les biens des juifs massacrés. Devant un tel exemple impuni on liquida beaucoup de familles juives onze ans avant l'arrivée de la peste noire.
Mulhouse recommença à persécuter "ses" juifs et à voler les plus riches, après quoi les mulhousiens demandèrent le pardon à Louis de Bavière qui fut accordé moyennant une indemnité de mille livres suisses à payer... à l'empereur !
Pire, l'empereur Louis de Bavière étant de passage en Alsace promulgua un édit donnant pleine absolution de ces méfaits en interdisant aux juifs tous recours judiciaires contre leurs éminents tortionnaires dont faisaient partie : l'évêque de Strasbourg et le grand seigneur de Ribeaupierre !
Comme beaucoup de juifs avaient préféré se réfugier dans la ville fortifiée de Colmar, Louis de Bavière les vendit aux colmariens (pour quelque temps) moyennant le paiement d'une rançon de 4.000 livres que la ville dût payer immédiatement afin que l'avare empereur puisse régler la note d'hôtel de sa cour lors de son passage à Francfort ! (archives Colmar G.G.)
1338 - L'évêque de Strasbourg ému par le nombre de massacres, décida (enfin) de convoquer devant une assemblée de nobles d'Alsace réunie à Colmar le fameux prophète Zimberlin dont l'audace n'avait plus de bornes puisqu'il alla jusqu'à assiéger la ville de Colmar avec son armée de paysans et de gueux afin qu'elle lui livre les juifs réfugiés dans ses murs.
Le 17 mai toutes les seigneuries présentes ou représentées à l'assemblée décidèrent de prendre les armes contre l'armée d'Armleder, qui devant l'arrivée des troupes impériales préféra quitter l'Alsace pour aller se réfugier en France.
1343 - La trêve acquise par l'alliance de Colmar n'aura pas duré longtemps, puisque cinq ans après le fanatisme des amis d'Armelder resurgit. Les massacres de juifs recommencèrent.
1345 - Le 3 mars un nouveau pacte de cinq années est signé par l'assemblée des nobles d'Alsace réunie à Sélestat.
1346 - Malgré cette entente beaucoup de juifs de Colmar et de Sélestat (ruinés par Armleder) furent poursuivis par les ducs de Wurtemberg Louis et Eberhard à cause qu'ils n'arrivaient plus à honorer leurs créances. La foule suivit alors l'exemple montré par les hauts dignitaires : à Mulhouse, Colmar, Turckheim, Kaysersberg, Munster, Obernai, Rosheim... on vola et exécuta beaucoup de familles juives. (Boehmer, Regesten)
Le 15 novembre, JEAN, seigneur de Lichtenberg, doyen du grand chapitre de la cathédrale de Strasbourg, proposa publiquement que toute plainte émanant des juifs ayant un rapport avec les événements écoulés jusqu'à ce jour soit " oubliée " et que personne ne s'avise à assigner une quelconque revendication. (Mossmann, annuaire de Mulhouse) En Allemagne LOUIS IV venait d'être destitué et sans attendre son abdication un nouvel empereur venait d'être élu : CHARLES IV du Luxembourg
1348 - Arrivée de la GRANDE PESTE en Europe ! Après avoir ravagé l'Italie et la France elle atteint l'Allemagne en 1349 !
De nouveaux bruits courent et on accuse ouvertement les juifs d'être responsables de la malédiction en ayant " empoisonné " les puits d'eau potable ! Aucun témoin, aucune preuve ne fut jamais apporté à cette délation venue de Suisse qui comme une traînée de poudre enflamma Bâle, Berne, puis toute l'Alsace !
1349 - Après bien des courriers entre la Suisse, Cologne et l'Alsace aucune élément concret n'étant apparu dans ces accusations, on décida alors de réunir un grand chapitre international à Benfeld où seraient présents les nobles d'Alsace avec l'évêque de Strasbourg et les comtes allemands voisins dont le fameux Margrave de Bade (qui avait engagé sa couronne de pierres précieuses chez deux prêteurs juifs de Strasbourg) or celui-ci comptait bien la récupérer, sans délier un sou de remboursement sur ses prêts. Trois avocats furent nommés pour défendre les familles juives mais on les destitua rapidement. On s'empara de leurs biens et ils eurent l'interdiction de plaider pendant dix années !
Le célèbre vendredi 13 février, on ramassa toute la communauté juive de Strasbourg, qu'on poussa jusqu'à leur cimetière (où se trouve l'actuelle préfecture) et là sans aucune pitié on immola le lendemain sur un immense bûcher 2 000 hommes, femmes et enfants qui refusèrent le baptême, seul moyen de sauver leur vie. (Chroniques de Koenigshoffen)
La folie s'empara alors du reste de l'Alsace, à Benfeld on noya une grande partie des juifs dans les marais. A Sélestat, à Mulhouse on égorgea ceux qui hésitaient à s'enfuir.
A Colmar on brûla les juifs dans un endroit qui fut baptisé le judenloch (la fosse au juifs) A Soultz et à Molsheim les juifs s'enfuirent et on put confisquer leurs biens.
Obernai fit égorger cinq juifs dont le compte rendu expédié à Strasbourg affirme qu'ils ont même " avoué " d'avoir empoisonné sept puits ! A Lauterbourg les juifs furent enfermés dans une tour avant d'être massacrés, à Wissembourg les trois juifs qui ne s'étaient pas enfuis furent immolés !...
Le Margrave Frédéric de Bade récupéra sa couronne que le Duc Robert de Bavière avait mis en gage chez Jeckelin et Mannekint prêteurs à Strasbourg, et délivra un REÇU : en bon état.
Le 2 Avril, craignant qu'il n'y ait plus de juifs à imposer en Alsace, l'empereur Charles IV envoya le Seigneur Jean de Fénétrange avec des actes d'absolutions en blanc munis du sceau impérial. Il fallait juste compléter la date et le nom de la ville laissés en blanc.
Colmar et Sélestat furent les premières villes à accepter la nouvelle convention. Mais Strasbourg ayant refusé l'accord, les juifs durent attendre vingt ans avant d'obtenir l'autorisation de se réinstaller dans la ville.
1349 - Le 24 Juin, fête de la St Jean, la peste commença ses ravages à Strasbourg, en six mois un tiers de la population était amenée à comparaître devant le tribunal de l'Éternel. Comme l'hiver qui suivit fut plus froid que d'habitude, la peste durant cette trêve hivernale réduisit ses ravages.
1383 - Strasbourg engagea comme médecin municipal un juif nommé Maître Gutleben, d'autres israélites firent également de bonnes affaires, et ce malgré les forts impôts qu'ils continuaient de verser, si bien que certains commencèrent à rejeter leur costume noir pour s'habiller plus élégamment que certains bourgeois ! L'empereur Wenceslas s'en émut et écrivit en 1386 une lettre aux autorités de Strasbourg en ces termes :
"....mes chers sujets, nous avons appris que les juifs : nos serfs, de la chambre impériale font beaucoup de luxe avec leurs vêtements ce qui est une ignominie pour les chrétiens et leur religion.
Aussi nous sommes de l'avis qu'ils aient à se vêtir uniformément des bottes et du chapeau juif, comme ils l'ont fait de tous temps, afin qu'on les reconnaisse d'entre les chrétiens.
Soyez en cette occasion très sévère, par affection pour nous et pour mériter notre grâce, comme du reste nous pensons pouvoir nous fier à vous. Fait à Prague (Wenzel empereur) "
1388 - Après avoir versé de fortes sommes, Strasbourg les chassa de la ville et leur imposa un droit d'entrée et de sortie avec obligation d'être accompagnés par les gardiens de la cathédrale. Cet impôt subsista jusqu'à l'annexion de 1682.
Quelques autres exemples d'affaires juives :
Le juif restera durant le moyen-âge, l'homme errant sans domicile, comme le bouc émissaire on le rendra responsable de meurtres anonymes qu'il n'a pas commis et des épidémies dont on ignore l'origine. La peste a entraîné plus de morts parmi les juifs par exécutions que par la maladie elle-même !
1144 - Angleterre un enfant est trouvé assassiné le jeudi saint immédiatement les soupçons se portent sur les juifs.
1171 - Le procès de l'enfant de Blois s'achève avec 38 condamnations de juifs à mort.
1191 - A Bray sur Seine, le procès d'un enfant martyrisé s'achève par la condamnation à mort de plus de cent juifs !
1294 - Sur une affaire sans aucune preuve matérielle, les juifs de Berne sont expulsés de la ville
1236 - Malgré une bulle d'or publiée par l'empereur Frédéric II concernant l'innocence des juifs accusés dans plusieurs affaires sanglantes d'Allemagne on continue à brûler des juifs par voies d'exécutions sommaires de foules fanatiques et hystériques.
Auxquels s'ajoutent d'autres célèbres affaires : 1347 Messine; 1462/1470 à Endingen en Bavière; 1475 la mort du petit Simon de Trente en Italie qui déchaînera les prédicateurs; 1492 à Mantoue, Arena, Trévise, Vérone, Mantoue, Vicence, Vérone...
Et l'on racontait que certains juifs qui auraient voulu se venger des supplices et déshonneurs infligés à leur concitoyens, auraient payé des femmes très démunies pour qu'après leur communion elles viennent leur apporter une hostie consacrée.
Cette hostie représentant le corps du Christ, se serait mis à saigner lorsque dans la chambre du juif, elle auraient été transpercé à l'aide d'aiguilles (!) ce que la rumeur populaire considéra comme un miracle, c'est à dire des gouttes de sang...
Il faudra attendre l'invention du microscope pour trouver une explication logique au prétendu miracle - ces taches couleur pourpre ne sont rien d'autre qu'une réaction de bactéries qui se reproduisent en se partageant en deux ! Leur nom sera le : WUNDER Bacillus ou bactérie prodigieuse (serratia marcescens), qui fait naître de superbes taches rouges sur la farine blanche cuite, lorsque l'hostie se trouve entreposée dans un milieu où l'oxygène est humide et où la température est voisine de 20°C.
Un vent de folie souffle sur toute l'Europe : partout on expulse les juifs : Angleterre 1290 - en France et en Allemagne Rhénane 1394 - Autriche 1420 - Suisse 1424 - Saxe 1432, Italie où Pie V en 1572 fait construire et enfermer les juifs de Rome et d'Ancône dans "DEUX GHETTOS" parce qu'ils ont refusé de partir ou de se convertir !
Et bien sût l'Espagne sous la règne d'Isabelle et de Ferdinand où les immolations de juifs (comme les corridas) faisaient parties des réjouissances publiques orchestrées par le fanatique et monstrueux grand Inquisiteur Torquemada...
Adolf Hitler n'a rien inventé, il s'est simplement inspiré de l'HISTOIRE !
URL d'origine : historama.free.fr (site fermé)